La conservation des archives numériques est devenue primordiale ces dernières années face à la multitude de risques (difficultés liées à l’obsolescence du matériel et des logiciels informatiques, à la fragilité des supports, à la rapidité des avancées technologiques et au manque de métadonnées…) qui menacent les ressources numériques. À cela viennent s’ajouter des problèmes découlant d’une mauvaise gestion, de la corruption et l’altération des données, de consultations sans autorisation et de suppressions accidentelles (Greizter et al 2014 :237-8). Il est par conséquent nécessaire de former et de préparer les professionnels de l’information aux exigences de la conservation numérique, défi d’ores et déjà relevé par le Programme de formations de l’ICA qui s’axe en particulier sur le continent africain. La première édition du DRCP, très réussie, a été organisée dans le cadre du Programme pour l’Afrique sous l’intitulé « Stage technique pour enseignants en archivistique », à l’université du Botswana à Gaborone, du 5 au 9 août 2019. J’ai eu le privilège, avec d’autres participants provenant de neuf universités africaines, d’être sélectionnée pour participer à ce stage.
Suite à cette formation, j’ai rédigé un rapport à l’intention du Professeur Justus Wamukoya, Doyen du département des Sciences de l’information de l’université de Moi, dans lequel j’ai recommandé d’intégrer un cours sur la conservation numérique au programme universitaire. Du 4 au 6 novembre 2019, j’ai assisté à la 3e Conférence sur le thème de la gestion documentaire organisée par KARMA, les Archives nationales et le Service de documentation du Kenya (KNADS) et l’Association des archivistes et gestionnaires de documents du Commonwealth (ACARM), qui s’est tenue à Mombasa (Kenya). Durant cette conférence, James Lowry et moi-même avons animé une séance sur la conservation des archives numériques à laquelle ont assisté plus de 200 délégués, comprenant notamment le personnel du KNADS. Quatre autres collègues (les Docteurs Lydiah Mosweu, Forget Chaterera, John Ayodele et Thatayone Segaetsho) ayant participé au stage au Botswana, et moi-même, avons été ensuite invités par KARMA pour former à distance 300 gestionnaires archivistiques et documentaires kenyans à la conservation de ce type d’archives, sur la base des contenus utilisés lors du stage, lequel s’était déroulé du 15 au 24 juillet 2020. Depuis, les connaissances engrangées lors du stage au Botswana continuent de se révéler utiles pour apporter des réponses aux problématiques rencontrées par des gestionnaires archivistiques et documentaires kenyans dans leur acquisition de nouvelles compétences dans le domaine de la conservation numérique.
Juliet A. Erima intervient à l’université des Sciences de l’information de Moi au Kenya. Elle est membre de l’Association kenyane des archivistes et gestionnaires de documents (KARMA) et membre du Conseil international des archives (ICA) à titre individuel.