Le mode de consommation des médias audiovisuels connaît depuis plusieurs années un véritable changement. La consommation traditionnelle des contenus radio- et télédiffusés, dite « consommation linéaire », intégrée dans un espace-temps inhérent aux moyens de diffusion et tributaire de supports uniques et fixes (poste de télévision et poste de radio) se transforme progressivement en une consommation délinéarisée, choisie et maîtrisée par le public et multi-supports (téléphones portables, ordinateurs, tablettes).
Réseaux sociaux, plateformes de vidéos et de replay, podcasts, programmes courts, vidéos verticales, la télévision et la radio se déclinent désormais en des formats inédits via de nouveaux moyens de diffusion reposant sur le réseau Internet.
Sur les réseaux sociaux, le public réagit, commente et partage autour de ces programmes. La télévision et la radio deviennent ainsi participatives, sociales et s’inscrivent dans une temporalité plus large que celle de la seule diffusion.
La programmation linéaire s’enrichit ainsi de contenus délinéarisés répondant à ces nouveaux modes de consommation et à l’ultra personnalisation des services dans lesquels le consommateur devient un acteur à part entière. Les programmes de télévision et de radio évoluent alors en un package incluant la diffusion « traditionnelle » et tous les objets web liés.
En réponse à ce nouveau paradigme, l’Institut national de l’audiovisuel a mis en place dès 2009 une collecte des objets web liés à l’audiovisuel, au titre du dépôt légal de l’Internet français. Sites web, chaînes de plateformes vidéos (Youtube, Dailymotion…), comptes de réseaux sociaux (Twitter..), hashtags, ce sont près de 40 000 objets qui sont collectés, documentés et archivés quotidiennement par le service du dépôt légal du web.
Des outils dédiés d’indexation, de recherches et de consultations ont été développés afin de permettre aux usagers (chercheurs, étudiants, particuliers) de naviguer dans ce web archivé comme ils navigueraient dans le web vivant, tout en articulant ces objets web avec les objets de radio et de télévision auxquels ils peuvent être liés. Cette consultation est possible dans les différentes emprises et adresses partenaires de l’INA (http://www.inatheque.fr/consultation.html).
Cette archive riche et protéiforme (96,3 milliards de versions de sites, 26 millions de vidéos, 1,3 milliard de tweets) assure la complétude des 19 millions d’heures de fonds télévisé et radiophonique collectés depuis 1975.
L’archive audiovisuelle se transforme donc en une archive dite augmentée, constituée par croisement de ses multiples sources, et qui s’inscrit parfaitement dans la politique patrimoniale numérique en œuvre à l’Ina.
