Les Archives nationales conservent un patrimoine d’archives audiovisuelles collectées auprès des services de l’État, des opérateurs publics et des personnes privées. Très tôt, ces différents acteurs se sont saisis de ces médias, son ou images animées, comme un moyen de représenter leurs activités, de documenter leurs missions, de communiquer et de valoriser leur savoir-faire. Cette riche production est conservée sur tous types de support physique, tant leur variété a été démultipliée par l’ingéniosité des inventeurs et les logiques commerciales des fournisseurs : films acétates, bandes magnétiques de tout format même les plus rares, UMatic, Betacam, VHS, cassette audio, etc.
Ces archives commencent à entrer dans les fonds des Archives nationales dans les années 1980, sous l’impulsion d’une double dynamique. Sur le site parisien, des collectes d’archives orales sont initiées par la section des archives privées, reprises et continuées par la section contemporaine, puis celle du XXe siècle. Ces enregistrements, pour beaucoup sonores, sont également accompagnés de nombreux dons ou dépôts de ces mêmes personnes interrogées, ou provenant d’autres acteurs privés ou associatifs. D’autre part, les premiers versements d’archives audiovisuelles en provenance des services de l’État commencent à arriver à la même époque au Centre des archives contemporaines, à Fontainebleau.
Les problématiques rencontrées par les Archives nationales sont doubles. C’est d’une part celle, très préoccupante, de la course contre l’obsolescence des supports audiovisuels, des appareils de lecture et en parallèle des capacités de traitement de cette information sonore, vidéo ou filmique, eu égard à la rareté des compétences humaines sur ce sujet. C’est d’autre part celle de l’enrichissement des informations sur les supports et les contenus, souvent très maigres au moment de leur entrée aux Archives nationales, et qui sont pourtant les clés de l’accès à ces archives.
Aussi les Archives nationales souhaitent-elles déployer dans les quatre ans à venir un plan de sauvegarde d’urgence pour ces archives fragiles, et une politique de traitement et de valorisation d’envergure.
Martine Sin Blima-Barru
Conservateur du patrimoine
Archives nationales
Cheffe du département de l’Archivage électronique et des Archives audiovisuelles