Face à la croissance des contenus multimédias, leur diversité de forme, de fond et leur tendance éphémère, l’archivage doit se concentrer sur trois axes : le périmètre, l’accès et la résilience.
- Le périmètre s’accroît de contenus audiovisuels et textuels complexes, à la mesure de l’élargissement des moyens de diffusion et du web. La transformation et l’imbrication multicouche de ces objets multimédias rendent leur archivage pérenne d’autant plus sensible, avec comme conséquence la nécessaire adaptation des modes d’accès.
- L’accès à long terme à ces objets (ndlr : principe de l’archivage) doit être ouvert et interopérable, libre de toute forme de dépendance à une technologie ou un constructeur. Cet enjeu majeur doit permettre la mise en musique de toutes ces données par des exploitations automatisées, appuyées sur l’IA, maitrisée et exigeante. Il ne doit pas se faire au prix de la sécurité et ni de l’intégrité. Ce prix se conjugue à plusieurs niveaux, depuis l’extérieur mais aussi depuis l’intérieur. C’est l’enjeu du troisième axe.
- Développer un environnement, des infrastructures où la résilience est encore plus prégnante. Elle se traduit par un archivage aux infrastructures multiples (multi-site, multistandard), tout en étant autonomes et le moins dépendants économiquement de facteurs non maîtrisables. Ces infrastructures doivent aussi s’inscrire dans une équation à plusieurs inconnues, dont l’une des plus préoccupantes, en plus des questions de sécurité, est celle de la disponibilité de l’énergie. La préservation du savoir sur l’exhaustivité des formats numériques est une autre de ces inconnues face à la diversité et l’évolutivité des objets.
Le contexte historique, le volume de données produites pendant cette période, en comptant les données censurées qui doivent aussi être archivées, a fait naitre sur les médias le besoin de contextualiser, de débunker, de comparer. Cela est, en partie, rendu possible grâce aux archives.
Seul un archivage et un traitement de la donnée permettent une compréhension des évènements.
Alann Héry,
Responsable du département technique à la direction déléguée aux collections de l’INA