Professionnels de l’information, des données et des archives : un portrait des opportunités et des défis

Nous fêtons autour du monde avec enthousiasme et solidarité la Semaine Internationale des Archives. C’est l’occasion de dresser un bref bilan des principaux enjeux, opportunités et défis de l’archivistique et de ses métiers.

Quels enjeux & opportunités

Au moins trois pistes contribueraient au développement de nos professions archivistiques : l’interdisciplinarité, la normalisation et la recherche scientifique !

Concernant l’interdisciplinarité, l’informaticien n’est plus le seul autre professionnel à intégrer nos projets documentaires et fonctions archivistiques ; les qualiticiens, les spécialistes des processus, les juristes, les gestionnaires des risques, et bien d’autres acteurs dans la gestion des ressources informationnelles le rejoignent. L’archivistique s’insère désormais dans la gouvernance des ressources informationnelles organisationnelles qui offre une meilleure visibilité au rôle des archivistes, permet une meilleure communication avec les autres professionnels de l’information et avec la gouvernance générale de son organisation.

La normalisation non seulement améliore, formalise et uniformise la pratique, mais partage aussi l’expertise internationale sur un aspect donné avec la communauté archivistique. Les initiatives à cet égard se multiplient, comme l’illustrent les normes ISO et ICA.

Enfin, la recherche scientifique permet d’introduire des approches innovantes face à des problématiques pratiques. En plus des recherches sur les concepts, principes et méthodes archivistiques, nous notons la montée de la recherche sur l’automatisation de certaines fonctions de l’archivistique contemporaine (Computational archival science, CAS) ; des initiatives ont exploré la faisabilité d’automatiser l’évaluation des données massives ou encore la classification assistée des données structurées et/ou non-structurées.

Quels défis

Les gestionnaires des données, des informations et des archives (GeDIA) sont de plus en plus confrontés à des défis de taille, tels que celui des transformations numériques incluant les supports d’archives, leurs formats et leur environnement de production, d’utilisation et de pérennisation.

Un autre défi moins mis en avant est celui de la formation (académique et/ou professionnelle) qui offre aux GeDIA l’opportunité de perfectionner leurs compétences – par la mise à jour de connaissances techniques et le renforcement de compétences managériales et communicatives – et de se spécialiser sur un aspect du métier qui toucherait une fonction (évaluation, classification, conservation, etc.), un type de données (médicales, bancaires, de la recherche, etc.) et/ou encore un type de support/format (numérique/analogique ; textuel/non textuel ; etc.).

Ces deux défis impliquent la mobilisation de ressources humaines et financières importantes, des barrières contraignantes pour le développement professionnel des GeDIA. Dans ce cadre, plusieurs entités, programmes, structures et experts de l’ICA se sont réunis pour lancer des initiatives dans cette direction. Les activités de formation menées à Yaoundé en novembre 2018 et planifiées à Dakar en octobre 2019 l’illustrent bien.

Par Prof. Basma Makhlouf Shabou, Ph.D. Coordinatrice du domaine archivistque

Filière Information documentaire. Haute école de gestion de Genève ▪ HESSO